mercredi 31 octobre 2012

Musée des beaux-arts d'Angers - Exposition "CORRELATION"










L'exposition Corrélation propose de réunir des oeuvres de trois artistes (Raphaël Zarka, Vincent Mauger et Roman Moriceau) à qui le musée a passé une commande. Tous les trois ont en commun d'être de la même génération (1976 et 1977) et d'avoir un lien avec l'école des beaux-arts d'Angers (Vincent et Roman y furent étudiants et Raphaël enseignant).
Si chacun d'entre eux a une oeuvre bien affirmée et différente des autres, des correspondances apparaissent qui permettent de les confronter.

Raphaël Zarka est avant tout sculpteur, mais aussi photographe et vidéaste. Son travail, à la fois conceptue et sensible, se construit autour de l'appropriation d'objets usuels décontextualisés. L'intérêt pour la géométrie, l'observation et l'inventaire d'un corpus savant de formes et d'images le conduisent dans sa pratique à des sculptures très élaborées et sophistiquées.

Le travail de Roman Moriceau prend sa source dans l'observation et le détournement des codes, images, objets et symboles du monde consumériste, qu'il transfigure. A la croisée de design et du dessin, il s'attache à créer des objets et des oeuvres dont le processus de fabrication détermine la finalité.

Vincent Mauger s'intéresse à la connaissance et aux capacités physiques des matériaux, à leur relation à l'espace et à l'architecture. Il se confronte lui-même à la matière et aux volumes, use de techniques numériques de modélisation et recourt à des matériaux élémentaires : bois, briques, parpaings, polystyrène, PVC... Il crée dans l'espace des formes qui peuvent devenir expansives jusqu'à modifier leur rapport au lieu.

Si l'espace de l'exposition se présente en trois espaces distincts pour des univers séparés, le passage de l'un à l'autre révèle finalement, dans cet éclectisme apparent, certains liens réciproques et logiques de dispositifs communs, des relations implicites à un contexte.

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Œuvre de Raphaël ZARKA


Second Cénotaphe d'Archimède, 2012
briques et médium teinté
3,20 x 1,50 x 0,9 m

Œuvre que j'ai trouvé particulièrement intéressante et impressionnante de par sa hauteur, sa technique et sa perfection. Ce que je trouve très intéressant c'est que l'artiste, pour réaliser cette architecture, s'est appuyé sur des techniques scientifiques anciennes venant d'Archimède. Il a travaillé tel un architecte : il a conçu les plans, fait façonner près de 1400 briques puis a construit la sculpture comme un jeu d'assemblage. Sa démarche l'amène à s'intéresser autant à l'architecture, l'histoire de l'art qu'à a science et la géométrie. 

Un hommage au savant Archimède

Avec cette oeuvre, l'artiste érige un monument à la mémoire du savant grec. Cette cheminée, devenue sculpture, reprend deux recherches menées par Archimède : la vis sans fin, dont la colonne en spirale reprend la forme, et le rhombicuboctaèdre. Ce volume, qui fascine l'artiste, est basé sur une section octogonale. Pour cette sculpture, l'octogone est simple à la base des colonnes puis se complexifie sur le fût et le sommet.   

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Oeuvre de Roman Moriceau


Kate-in..., 2007
dessin au tampon encreur
250 x 150 cm

Dans cette œuvre intitulée Kate-in..., Roman Moriceau représente le célèbre mannequin britannique Kate Moss. Egérie de maisons de haute couture et de prêt-à-porter, cette femme est aujourd'hui considérée comme une icône de la mode. Son visage connu de tous incarne à lui seul des univers et des produits multiples. Dans la tradition du portrait, l'artiste a représenté fidèlement les traits du modèle, mais il interroge aussi son identité.
J'ai trouvé cette oeuvre très intéressante dans la mesure où au départ, étant proche du tableau, on ne reconnait pas immédiatement un visage. Je pense que l'exposition a été installée volontairement de la sorte pour qu'on ne puisse pas voir pas le tableau de loin et pour ne pas avoir un aperçu global directement. Le tableau est fixé sur un mur que l'on découvre sur notre droite en tournant. Ce qui est également très intéressant dans cette œuvre, c'est que l'artiste a reconstitué le visage de Kate en tamponnant les noms des marques pour lesquelles elle avait posé.


 Gros plan sur l'oeil droit de la femme

De près, elle disparaît complètement derrière tous ces logos. Par technique, l'artiste joue avec le regard du spectateur. En héritier du Pop art, Moriceau manipule les images issues de la culture populaire avec effronterie. Kate-in..., dans la lignée des portraits de célébrités d'Andy Warhol, questionne l'iconographie contemporaine. 

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Œuvre de Vincent Mauger

 vue de face (forme très massive)

vue de profil (forme très légère et aérée)

Sans titre, 2012
stratifié compact et inox

Monumentale, d'un diamètre de près de 3 mètres, l’œuvre Sans titre de Vincent Mauger s'impose dans la salle d'exposition. Ses formes saillantes assemblée en hélice sont statiques, en équilibre, mais semblent prêtes à avancer. Face à cette sculpture, le spectateur est actif. Contourner l’œuvre permet tout d'abord d'en apprécier le volume, la masse, la gravité, mais aussi les différentes facettes : légère et aérienne d'un côté, massive et lourde de l'autre. Notre œil cherche aussi à identifier le matériau, estimer le poids, comprendre le système d'assemblage qui semble très complexe à première vue. En analysant de plus près la sculpture, on s'aperçoit qu'il n'est peut être pas si complexe qu'il en a l'air.

"Catastrophe" - Oeuvre réalisée par Jean Jullien et son frère Niwouiwouin





Nous allons nous intéresser à une œuvre intitulée « Catastrophe », un videoclip réalisé par les 2 frères pour le nouveau 45 tours de niwouinwouin, dont Jean Jullien est le créateur de la pochette.

Cette vidéo, dont la musique  a été composée par son frère, est uniquement  réalisée avec les personnages et les décors graphiques de Jean Jullien. Elle met en scène plusieurs  créatures dans une ville qui détruisent tout sur leur passage. Il y a un jeu intéressant avec la musique qui est parfaitement coordonnée avec chaque mouvement des personnages. Ils sont représentés de profil et l’image suit leur avancement dans la ville. La composition est graphiquement intéressante puisqu’il s’agit de collages successifs mélangeant personnages et bâtiments qui ne donne aucune impression de relief, ni d’espace. Tout paraît sur un même plan. Cette animation est parfaitement adaptée à la musique électronique de niwouinwouin qui rappelle l’univers du jeu vidéo. Au cours du videoclip, plusieurs hélicopters viennent s’attaquer aux créatures ce qui vient amplifier cet univers. Au fur et à mesure de la video, les plans se confondent. Au départ, les premiers plans se distinguaient plus ou moins des seconds. Un peu plus tard, cette distinction devient plus floue. Ils arrivent parfois que tous les plans soit rassemblés en un seul. Cette technique est intéressante puisqu’elle créer de l’illusion et vient marquer le côté graphique, fantaisiste et fictif de Jean Jullien.

vendredi 26 octobre 2012

Le nouveau réalisme - Martial Raysse

Biographie de l'artiste

Alors que Martial Raysse est étudiant en lettres, il abandonne la littérature pour la peinture. Quelques années plus tard, sa côte s'envole dans le Sud de la France : ses oeuvres abstraites sortent du lot et le peintre acquiert une réputation dans la région. Attiré par la beauté du plastique, il remet soudain sa carrière en question.. S'inspirant des vitrines et des rayons de grandes-surfaces, il va jusqu'à reconstituer un magasin entier. Il se tourne ensuite vers un art plus conceptuel, avec ses tubes lumineux et ses montages dans l'espace, qui le rendront célèbre. Mais Raysse s'amuse également à transformer des peintures existantes, en mettant du néon à Ingres, puis il transfigure quelques idées reçues en dessinant une bouche fluorescente à un mannequin. Il figure aujourd'hui parmi les incontournables du Pop Art : exposé au centre Georges Pompidou comme dans tous les musées d'arts modernes, il a acquis une réputation internationale solide. 

Quelques oeuvres de Raysse



 

       "Miroir aux houppettes" (1962)     

accessoires de maquillage, miroir, photographie, plastique, papier

40 x 60 x 4 cm
collection privé


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 "Soudain l'été dernier" (1963)
100 X 225 cm 

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"Peinture à haute tension" (1965)
huile et peinture fluorescente, construction-collage, 162,5 x 97,5 cm

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"Oiseau de paradis" (1959-1960)

Objets en plastique, support métallique
191 x 37 x 45 cm
Collection musée d’Art moderne de la ville de Paris
 
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"Le mauvais goût", Hygiène de la vision (1965)

peinture industrielle et flocage sur toile
162 x 130 cm
collection privée

mardi 9 octobre 2012

Un regard sur l'Art Cinétique : Gregorio Vardanega





Qu'est-ce que l'art cinétique ?



Ce courant, né des tendances constructivistes, a pour but de mettre l’art en mouvement. Les principaux caractères de cet art sont une géométrie qui fatigue l’œil, la participation du spectateur par manipulation directe des éléments de l’œuvre ou par son seul déplacement devant elle et l’emploi de matériaux modernes Les réalisations sont sous forme de structure suspendues, de constructions motorisées ou de représentations chrono graphiques.

GREGORIO VARDANEGA

Vardanega et Martha Boto, sa compagne, créent le terme chromocinétisme pour décrire leur recherche artistique.
Grégorio Vardanega est un artiste d'origine italienne, né le 21 mars 1923 à Possagno, décédé à Paris le 7 octobre 2007.

Son histoire...

Il est très tôt initié à la gravure et au dessin dans l’atelier d’un de ses frères. De 1939 à 1946, il fréquente l'École des Beaux-Arts de la capitale où il fait la connaissance de Tomas Maldonado. Par son intermédiaire, Vardanega découvre les avant-gardes européennes et est amené à évoluer dans le milieu des partisans de l’art concret, qui révolutionne alors l’art argentin. Toujours sous l’influence de Maldonado, il adhère à l’Associacion Arte Concreto-Invencion à partir de 1946 et participe aux manifestations et aux réunions de discussion qui se déroulent régulièrement chez ce dernier. En 1947 il participe avec Juan Del Prete, Maldonado, Juan Melé et Lidy Prati, entre autres, à la première exposition « Arte Nuevo » organisée par Arden Quin. L’artiste manifeste durant cette période ses premières inquiétudes relatives à l’espace concret et élabore ses premières œuvres en trois dimensions. Les plus originales consistent en des demi-sphères ornées d’un réseau de fils tendus, et des « peintures dans l’espace » conçues par la juxtaposition de plusieurs plaques de plexiglas...



"Arabesque chromatique"






1967


45.2 cm. x 45.2 cm. x 29.2 cm.








"Relieve Electronico"




1965

100X90X20